LA DÉSINFECTION PHARMACEUTIQUE : CHIMIQUE VS THERMIQUE VS OZONE

La désinfection d’un système de traitement d’eau pharmaceutique est une étape importante à prendre en compte lors de l’élaboration ou l’acquisition de votre nouveau système. Il existe plusieurs types de désinfection et qu’elles soient chimiques, physiques ou physico-chimiques, le type de désinfection choisie aura un impact sur les coûts capitaux et opérationnels de votre système ainsi que sur le rendement de celui-ci.

Bien que ces informations soient valides autant pour d’autres secteurs nécessitant la production d’eau ultra pure, cet article aborde la désinfection sous l’angle du milieu pharmaceutique. Bref, peu importe le secteur d’activité, il ne faut absolument pas négliger le choix du système de désinfection. Dans cet article, nous regarderons les avantages et les désavantages des systèmes de désinfection chimique, thermique et à l’ozone. Avant de commencer, voici quelques-unes des raisons pourquoi il est primordial d’opter pour un bon système de désinfection dans le secteur pharmaceutique.

 

Pourquoi c’est important de désinfecter efficacement un système de traitement d’eau pharmaceutique

Avant tout, la désinfection d’un système de purification d’eau consiste en la désactivation ou la destruction des microorganismes pouvant se retrouver sur les parois de votre système, dans l’eau présente ou partout où l’eau est en contact. Les normes des désinfections dans les milieux pharmaceutiques sont toutes pré-établies par les organismes servant à gérer ladite industrie. D’ailleurs, en ce qui a trait aux systèmes de purification d’eau pharmaceutique, ils doivent tous passer des tests de conformité en accord avec les différents organismes. Ces tests, mieux connus sous le terme SPO, ou SOP en anglais, sont des standards de procédure opérationnels qui doivent être respectés afin d’être qualifié pour fournir des eaux pharmaceutiques.

Ces standards de procédures opérationnels permettent d’assurer une qualité d’eau constante afin d’éviter des problèmes lors de la production d’eau pour injection parentérale ou tout autre type d’eau à usage pharmaceutique. Donc, afin d’assurer la constance d’opération et de fonctionnement de votre système, ainsi que l’atteinte des standards de procédure opérationnelle, il est primordial de bien choisir le type de désinfection pour votre système.

Autrement dit, le choix de votre technique de désinfection doit se faire en fonction des contaminants présents, du type de traitement d’eau utilisé et de vos contraintes opérationnelles. Lorsque la bonne technologie est choisie, vous éviterez les problèmes reliés aux normes érigées par les gouvernements, la formation de biofilm pouvant causer des problèmes à votre système et la recontamination bactérienne des eaux traitées

 

Désinfection chimique

Dans le milieu pharmaceutique, c’est ce type de désinfection que l’on retrouve le plus souvent. La désinfection chimique s’effectue le plus souvent avec l’aide de peroxyde ou de chlore. Bien qu’ils soient les plus répandus, le peroxyde et le chlore ne sont pas les seuls produits désinfectants utilisés dans le milieu pharmaceutique. Le choix du désinfectant doit être fait en fonction des contaminants pouvant se retrouver dans l’eau et de bien d’autres facteurs. Pour plus de détails, la pharmacopée des États-Unis aborde le sujet dans l’article suivant : USP- [1072].

En revanche, peu importe le produit choisi, le procédé de désinfection reste sensiblement le même. Pour effectuer efficacement le procédé de désinfection du système, il faut ajouter le produit choisi à l’intérieur du système afin qu’il soit en contact avec toutes les parties internes du système. Après l’exposition de la solution désinfectante durant un laps de temps préétabli à toute les parties internes du système, le système doit être rincés afin de retirer toute trace du produit chimique.


Comme dit plus haut, cette technique est la plus répandue dans le secteur pharmaceutique puisqu’elle est relativement simple, peu coûteuse à l’acquisition et très efficace. En revanche, les coûts opérationnels sont relativement élevés pour les raisons suivantes :

  • L’achat constant de produit chimique
  • Le système doit être mis en arrêt durant la désinfection
  • Beaucoup de manutention nécessaire donc nécessite de la main-d’œuvre
  • L’eau utilisée pour la désinfection doit être rejetée

En plus d’un OPEX élevé, la désinfection chimique est souvent difficile à rincer adéquatement, ce qui peut créer des problèmes en aval. De plus, l’automatisation du processus de désinfection chimique est très difficile puisque c’est compliqué de mesurer quand le processus est terminé. Enfin, comme préciser plus haut, cette technique de désinfection utilise une grande quantité d’eau qui doit être rejetée ensuite. L’eau étant une ressource importante, beaucoup d’entreprises s’en soucient de plus en plus et tentent de minimiser leur utilisation.


Désinfection thermique

Il vous est probablement déjà arrivé de recevoir un avis d’ébullition de la ville où vous demeurez, sinon, vous êtes chanceux! Dans le même principe que ce genre d’avis, la désinfection thermique s’effectue en augmentant de façon relativement importante la température de l’eau. Évidemment, dans le cas d’un avis d’ébullition local, c’est pour consommer l’eau. Dans celui d’une utilisation pharmaceutique, la désinfection thermique a comme but de désinfecter l’entièreté d’un système afin d’assurer la production d’eau pure et sans contamination.

Relativement simple comme principe et très simple à opérer, la désinfection thermique se fait en augmentant la température interne du système de purification d’eau à au moins 85°C pendant approximativement une heure.


En soi, les coûts initiaux (CAPEX) pour un système de désinfection à la chaleur sont élevés puisque ce type d’équipement nécessite des ajouts substantiels. On peut penser à de l’isolation sur toutes les parties du système et toutes les autres mesures de sécurité telle LOTO (cadenassage). Ces ajouts sont primordiaux afin d’assurer la sécurité des opérateurs du système. En revanche, les coûts énergétiques (OPEX) sont très bas puisqu’il suffit de chauffer l’eau à la température prévue lorsque la désinfection doit être effectuée et le tour est joué. Bien que les coûts énergétiques soient bas, le procédé de désinfection est assez lent, surtout si le système de chauffage est électrique.

Désinfection à l’ozone

L’ozonation est une des techniques de désinfection des plus efficace. L’ozone est un gaz oxydant extrêmement puissant qui est très volatile, c’est pourquoi il doit être généré sur place avec l’aide d’un générateur d’ozone comme ceux de la série Ozonia de SUEZ.

Sans doute le type de désinfection la plus dispendieuse à l’achat (CAPEX), l’ozonation coûte cher puisque le prix des générateurs d’ozone est très élevé. L’ozonation offre toutefois un OPEX très bas. En plus du prix des ozonateurs, plusieurs autres facteurs font que les coûts initiaux pour un système d’ozone sont élevés, on peut penser entre autres à l’ajout d’une étape de désinfection UV afin de détruire les excédents d’ozone pouvant se retrouver dans l’eau.


En tant que désinfectant pour un système pharmaceutique, l’ozone présente maints avantages. Parmi ceux-ci, son faible risque de causer des blessures ou des accidents n’est pas négligeable. La diminution de ces risques est entre autres causée par l’absence de manutention des produits chimiques.

En plus, le procédé d’ozonation est très rapide comparativement à d’autres types de désinfection et ne nécessite aucune main-d’œuvre puisque les systèmes sont automatisés. Du fait que l’ozone peut être irradié par un système UV en avale, l’ozonation ne présente aucune diminution ou arrêt de production et, ne gaspille pas d’eau.

Pour terminer, l’ozone est très efficace contre les carbones organiques totaux (COT) présents dans l’eau. Petite parenthèse, la concentration de COT dans l’eau est directement reliée à la concentration en matières organiques. Ce qui signifie qu’une diminution des COT assure la minimisation des risques de concentration en pathogènes. Toutefois, pour assurer un traitement efficace et optimal, il est important de faire valider les concentrations d’ozone nécessaire puisqu’il peut être complexe d’identifier les besoins et une surdose d’ozone peut causer de l’usure prématurée sur vos équipements. D’ailleurs, un des problèmes de la désinfection à l’ozone est causé par son fort pouvoir oxydant. Il est relativement fréquent d’avoir de la difficulté à calibrer les différents capteurs dans le système puisqu’ils se corrodent à un rythme accéléré.

La désinfection au centre de votre système

Dans un souci d’atteindre les standards de procédure opérationnels, le choix d’une technologie de désinfection doit être fait en prenant compte de tous les facteurs pouvant l’affecter. L’optimisation de votre système de purification d’eau est intimement liée à l’efficacité de toutes ses sections, incluant l’étape de désinfection.

Même s’il existe plusieurs autres types de technologies de désinfection, les trois que nous avons présentés sont parmi les plus répandues dans le milieu pharmaceutique. En résumé, ce qu’il est important de se rappeler et qu’il existe des experts en la matière pouvant vous aider à identifier quelle technologie est la plus avantageuse en fonction de votre situation.

D’ici là, nous espérons avoir répondu à vos interrogations relativement à ces trois types de désinfection pharmaceutique. Dans l’éventualité où il vous manquerait des informations ou que vous avez des questions additionnelles, n’hésitez pas à nous écrire ou à laisser un commentaire et nous prendrons un plaisir à vous répondre.

 


dans Durpro
DÉFINITION DES EXIGENCES POUR LES SYSTÈMES D’EAU PURIFIÉE PHARMACEUTIQUE